C’est le 15 juillet que la Ministre de la SNCB a dévoilé à la Commission Infrastructure de la Chambre sa vision stratégique pour le rail en Belgique. Cette présentation décrit les objectifs à atteindre par le rail belge dans les années futurs.
On parle bien ici de vision stratégique et de directives qui devront être traduites dans les plans d’entreprise par les CEO’s de SNCB et d’Infrabel (audition le 16/09/2015 en Commission Infrastructure de la Chambre).
C’est à ce moment que nous pourrons nous faire une idée précise sur l’image future des Chemins de Fer belges. Mais le fil rouge de cette vision stratégique est : « faire mieux avec moins » !!! A qui la faute ?
D’emblée nous pouvons déplorer le manque de courage politique d’une succession des Ministres précédents (de couleurs politiques différentes) incapables ou sans volonté qui n’ont pas pris en temps utile les mesures de redressement ni mis les moyens nécessaires pour pérenniser un service public de qualité par rail.
Et pour situer le contexte périlleux dans lequel nous sommes, je tiens quand même à préciser à nouveau plusieurs éléments incontestables :
Tous ces faits nous les avions déjà dénoncés en février 2015 dans Argument.
Alors que retenir de cette présentation ?
Je reconnais un certain courage politique à vouloir proposer (et c’est la première fois depuis très longtemps) un projet pour le rail.
Si certains points ne nous agréent pas du tout (exemple : trains sans accompagnateur sur les lignes secondaires) nous y retrouvons par contre plusieurs points défendus dans notre cahier de revendications (relance du trafic marchandises, liaisons transfrontalières, humanisation des prestations, aménagement des fins de carrière,…).
Certains par dogmatisme contestent en bloc et y voient le début de l’apocalypse pour les chemins de fer belges.
Après une analyse réaliste et objective et à la condition que chacun joue son rôle correctement (par un dialogue social privilégié notamment et le maintien du statut du cheminot) j’y vois plutôt une chance pour les chemins de fer belges de reconquérir des parts de marché et pour les agents retrouver la fierté d’être cheminot.
A nous de veiller à ce qu’ils soient équitablement répartis et non pas uniquement sur le dos des travailleurs ! Il n’est absolument pas question d’une quelconque privatisation mais bien de donner l’opportunité à notre entreprise de proposer un service public de qualité et de dominer un rail libéralisé.
Nous reviendrons sur une analyse plus détaillée dans notre bulletin info aux délégués et dans le magazine Argument de septembre.
Un débat sur cet important sujet est à l’ordre du jour du prochain Comité Exécutif du 25 septembre.
Filoteo AFRICANO
Président Fédéral
Cliquez ici pour consulter la vision stratégique pour le rail belge de la Ministre.