Redonner au cheminot la fierté qu’il a perdue

Entre le 3 et le 7 décembre 2018 pour la SNCB et HR-RAIL, et du 4 au 6 décembre 2018 pour Infrabel, des élections sociales auront lieu pour la toute première fois aux chemins de fer belges. Le président fédéral du SLFP-Cheminots Philippe Delhalle envisage ces élections comme un grand défi pour son groupe. « Nous devons redonner au personnel la fierté qu’il a perdue aux chemins de fer. »

Et ce sera nécessaire, car les chemins de fer belges, et plus particulièrement la SNCB, souffrent d’une mauvaise image auprès du grand public. Les trains en retard, le manque d’information, une entreprise vétuste avec à sa tête des dirigeants vieillissants. Voilà des remarques que nous entendons fréquemment à propos de nos chemins de fer.

« La stratégie de la direction obéit trop souvent à une logique purement financière », dit le président Delhalle. « Le plan stratégique table sur une diminution de l’effectif du personnel d’environ 1.900 agents, soit 10 pour cent entre 2018 et 2023. Ce type de message est extrêmement démotivant pour le personnel. Il faut de plus être plutôt audacieux pour demander au personnel de s’investir davantage et en même temps procéder à des économies sur son dos. Cette façon d’agir doit cesser. »

C’est pourquoi le SLFP, à l’approche des élections, continuera de défendre les cheminots avec force. Philippe Delhalle : « Le personnel mérite une revalorisation pour qu’il puisse retrouver la fierté de son job aux chemins de fer. Il ne faut pas penser uniquement à l’image de l’entreprise ; il faut aussi penser à la motivation du personnel. »

Quels sont les points les plus importants que le SLFP entend défendre dans son programme en vue des élections sociales ?

Bien-être au travail : ce n’est pas une utopie

L’accent est mis trop souvent sur la communication externe et stratégique pour dépoussiérer l’image de l’entreprise, et non sur la communication interne vers le personnel. Les développements technologiques ont fait que les chefs directs ne sont plus considérés comme des personnes de confiance. Confiance, respect et humanité doivent à nouveau être le credo des dirigeants.

Motiver le personnel

Les membres du personnel doivent adopter une attitude positive lorsqu’ils parlent de leur travail. C’est loin d’être le cas aux chemins de fer. Une évaluation de la fierté s’impose. Par exemple, qui voudrait s’afficher en public en portant un logo d’entreprise ? Une telle évaluation pourrait aiguiser la fierté. Les sanctions systématiques selon des codes ou des règlements du passé sont contre-productives. Des projets sont déjà en cours dans certaines filières. Ils méritent d’être soutenus par le SLFP-Cheminots.
Le but poursuivi par les nombreux tests, contrôles et questionnaires n’est pas toujours clair. L’évaluation des fonctions de cadre est loin d’être efficace. Les mérites doivent être récompensés de manière objective et transparente. Ce serait un investissement intelligent.

Des attentes légitimes

Il n’y a plus eu de révision des barèmes depuis dix ans. L’effectif a diminué de 19 pour cent. Mais depuis 2014, l’autorité fédérale demande des efforts en vue d’augmenter la productivité de 4 pour cent. Il devient difficile de recruter du nouveau personnel en raison d’une rémunération médiocre qui est soumise à une énorme concurrence de la part du secteur privé.

De plus, certaines formations politiques veulent réduire les avantages dont bénéficie le personnel. Dans le cadre de la privatisation. « Nous continuerons à réclamer le maintien des acquis fondamentaux du personnel. Je songe à la caisse des soins de santé, à la solidarité sociale, au régime des pensions et à certaines catégories professionnelles exerçant un métier pénible », nous dit le président Delhalle.

Modernisation

Le SLFP-Cheminots ne doute pas des bonnes intentions de l’administrateur délégué de la SNCB de moderniser l’entreprise et de lui donner une image positive, avec des clients satisfaits. Mais dans ce cas, le personnel doit être reconnu pour ses efforts en ce domaine. Le personnel est en quelque sorte le maillon artisanal du plan stratégique. « Mettre une telle pression sur le dos du personnel n’est pas la bonne manière de le persuader », dit Philippe Delhalle. Force est d’ailleurs de constater que certains règlements diffèrent lorsqu’il s’agit de la SNCB, HR-Rail ou Infrabel. Cela crée des disparités et du mécontentement.

Sécurité d’abord

Enfin, le SLFP-Cheminots met fortement l’accent sur la sécurité. Elle a en effet une influence importante sur la vie des membres du personnel. Il faut se demander s’il y a plus ou moins de sécurité aux chemins de fer.
Il faut reconnaître que l’entreprise a beaucoup investi dans la sécurité. Mais il a fallu des drames pour en arriver à intervenir. Ce qui est déplorable.
La sécurité est en premier lieu liée aux moyens. C’est ainsi que les sous-chefs quai sont toujours équipés des vieux « trunk » et les accompagnateurs de train d’un GSM classique, dont la couverture de réseau est insuffisante.

Pour conclure, nous devons signaler qu’une véritable culture de la sécurité a vu le jour aux chemins de fer. Songez aussi à la simplification des procédures de départ. Mais cette culture n’est pas visible et perceptible à tous les niveaux. Cela aussi doit changer.
 

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